Installation illégale de 250 caravanes à Saint-Jean-de-Marsacq : la colère des élus landais
Entre 250 et 300 caravanes occupées par des gens du voyage se sont installées illégalement dimanche 6 juillet 2025 sur une parcelle agricole privée de Saint-Jean-de-Marsacq, dans les Landes. Cette installation sans autorisation a provoqué la colère des élus locaux qui dénoncent une situation récurrente dans le secteur de la Côte sud des Landes.
Une mobilisation des élus locaux
La maire de Saint-Jean-de-Marsacq, Maïté Libier, a rapidement mobilisé ses homologues des communes avoisinantes. Une dizaine d’élus se sont rendus sur place pour afficher leur solidarité et protester contre ces installations illégales qui se répètent chaque année dans la région.
Pierre Froustey, président de la Communauté de communes Maremne Adour Côte sud (Macs), s’est également déplacé sur les lieux. Il explique que les gens du voyage « se sont imposés et installés sur un terrain privé » et que « le propriétaire est vraiment très en colère, ils sont rentrés de force sur son terrain ».
Selon les autorités locales, environ 500 caravanes au total sont réparties dans différentes communes de la Macs, notamment à Bénesse-Maremne, Tosse et Saint-Geours-de-Maremne.
Négociations en cours avec les autorités
Le préfet des Landes a été alerté de la situation et plus de 30 gendarmes se sont déployés sur place. Une négociation est actuellement en cours pour que les gens du voyage restent jusqu’à mercredi 9 juillet, le motif invoqué étant un mariage à Sainte-Marie-de-Gosse.
Si l’accord avec le propriétaire n’est pas respecté, le préfet a prévenu qu’un dispositif important serait engagé pour faire partir les occupants. Parallèlement, le propriétaire du terrain va déposer une plainte qui sera jugée en référé pour obtenir un départ dans les 48 heures.
Le problème des aires d’accueil
La question de l’utilisation des aires de grand passage disponibles divise les interlocuteurs. Pierre Froustey souligne que son territoire respecte les obligations légales : « On a une aire de grand passage dans les normes et trois aires d’accueil de plus ». Il dénonce le fait que « la question n’est pas de savoir où ils peuvent aller, mais où ils veulent aller ».
Cependant, James Lemière, délégué de l’AGP Asnit (Action grand passage – Association sociale nationale internationale tzigane), conteste cette version. Il affirme que « les aires de grand passage sont dans des états lamentables » et que « l’aire de Dax est livrée à elle-même, il n’y a plus aucun entretien et ne fait que 2 hectares » au lieu des 4 hectares obligatoires.
Des demandes anticipées non satisfaites
Selon James Lemière, les demandes d’installation ont été formulées dès janvier 2025 auprès de la préfecture, de la sous-préfecture et des collectivités locales. Il précise qu’« il y a 130 groupes qui voyagent entre les mois de mai et août » et que si les installations se font illégalement, c’est « par cas de force majeure ».
Le délégué assure être en contact avec la gendarmerie concernant la situation à Saint-Jean-de-Marsacq et indique qu' »il n’y a aucun souci particulier » selon les remontées qu’il reçoit.
Une situation qui perdure
Pierre Froustey exprime la frustration des élus locaux face à cette situation récurrente : « C’est vrai qu’on est un territoire attractif, mais il est attractif pour tout le monde ! […] C’est la double peine pour nous ». Il estime qu’aucun gouvernement n’a véritablement adopté une stratégie prenant en compte l’augmentation de cette population et les moyens nécessaires pour développer les aires d’accueil.
La mairie de Saint-Jean-de-Marsacq a confirmé avoir entrepris toutes les démarches nécessaires auprès des autorités compétentes pour que ces parcelles agricoles soient libérées dans les plus brefs délais. Elle rappelle également que tout branchement aux réseaux d’eau potable et d’électricité est formellement interdit.
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