Dans un monde de plus en plus réticent à l’égard des pratiques mettant en danger le bien-être animal, certaines traditions sont remises en question. L’une d’entre elles est la corrida, une pratique festive qui implique la mise à mort d’un taureau dans une arène. Récemment, la petite ville de Vieux Boucau, dans le sud des Landes, a pris une décision majeure et significative : elle met fin à la tradition de la corrida, attirant ainsi l’attention sur cette pratique, de plus en plus contestée par l’opinion publique.
Une décision marquante à Vieux Boucau
Pour bien saisir l’importance de cette décision, il faut comprendre le contexte de la ville de Vieux Boucau. Cette municipalité a une riche histoire d’interaction avec la corrida qui a été, après une longue parenthèse, réinstaurée à deux reprises, en 2023 et en 2024.
Or, depuis le mois de septembre 2025, cette tradition n’existe plus. Suite à une décision municipale, la pratique de la corrida est définitivement bannie de la ville. L’ancien maire Pierre Froustey a clairement indiqué à France3Régions que cette mise à mort n’est plus considérée comme un spectacle ajusté à notre époque, et n’est certainement pas justifiée par une tradition qui, de surcroît, a connu de nombreuses interruptions.
Un changement global s’amorce
Alleluia, les taureaux ne sont désormais plus condamnés à la mort dans les arènes de la ville. Ce n’est pas tout, malgré l’interdiction de la corrida, la municipalité de Vieux Boucau maintient les courses landaises. Ces épreuves, qui requièrent dextérité et adresse des toreros pour sauter et esquiver des vaches lancées dans l’arène, ne causent aucun préjudice à ces animaux. Ces courses attirent chaque année plus de 35 000 visiteurs dans les arènes Joseph-Laudouat, de juin à septembre.
Une tradition sous les feux de La rampe
Même si le Sud-Ouest de la France a une tradition de corrida, une proportion significative de 75% des Français sont en désaccord avec cette pratique. Ils soutiennent l’interdiction de la corrida, qui est officiellement illégale en France depuis la loi Grammont de 1850 qui interdit les maltraitances infligées aux animaux. Toutefois, une exception créée dans le code pénal en 1951 l’autorise dans certains lieux, en évoquant une tradition locale ininterrompue.
Mais cette tradition de la corrida n’est pas, à proprement parler, une tradition française d’origine. En effet, elle a d’abord commencé en Espagne et n’a atteint la France qu’à partir des années 1852-1853, de façon essentiellement attribuée à l’influence de l’impératrice espagnole Eugénie.
Toujours en débat sur La scène internationale
Face à cette tradition, des pays hispanophones qui ont été colonisés par l’Espagne ont choisi d’interdire cette pratique meurtrière, notamment la Colombie, le Chili, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay, le Panama et Cuba.
En France, un projet de loi visant à abolir la corrida en 2022 a créé une vive controverse avant d’être finalement abandonné. Il semble que la responsabilité incombe désormais à chaque commune, comme c’est le cas de Vieux Boucau. On retrouve un phénomène similaire en Espagne, où la Catalogne a aboli cette pratique en 2010. Les plus anciennes arènes de Majorque l’ont fait en 2021.
La décision de Vieux Boucau de mettre un terme à la corrida est un pas de plus vers une France qui remet constamment en question ses traditions pour le bien-être de tous ses habitants, humains et animaux. Comment cela va-t-il influencer les autres villes du pays ? Seul l’avenir nous le dira.
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