Des médecins généralistes en renfort dans deux zones rouges des Landes dès septembre
Le ministère de la Santé a dévoilé vendredi 27 juin une cartographie nationale de 151 zones prioritaires dans la lutte contre les déserts médicaux. Parmi ces territoires classés « zones rouges », deux intercommunalités landaises bénéficieront dès septembre du renfort de médecins généralistes volontaires.
Les communautés de communes Cœur Haute Landes et Landes d’Armagnac figurent sur cette liste établie par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Ces territoires ont été sélectionnés selon des critères combinant difficultés médicales, facteurs sociaux et vulnérabilité géographique.
Le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, Yannick Neuder, a présenté ce dispositif comme « une première étape » dans la mobilisation nationale contre les déserts médicaux. Les médecins volontaires interviendront jusqu’à deux jours par mois dans ces zones en situation de forte vulnérabilité.
Des critères de sélection multiples pour identifier les zones prioritaires
La cartographie nationale repose sur une analyse de vulnérabilité combinant plusieurs indicateurs. Le ministre a détaillé les critères retenus : « Cela tient compte du nombre de patients, du nombre de soignants, des affections longue durée, de la gravité des patients, du nombre de kilomètres par rapport à un premier centre de soins ».
Selon Atika Rida-Chafi, directrice adjointe de l’offre de soins de l’ARS Nouvelle-Aquitaine, cette approche « mêle à la fois des critères sanitaires, donc basiquement le potentiel d’accès à des consultations de médecine générale, et des critères sociaux qui intègrent le revenu moyen, la difficulté de mobilité des ménages pour accéder aux médecins traitants ».
Dans les deux zones landaises concernées, les statistiques révèlent moins de trois consultations par habitant et par an, un chiffre inférieur au seuil fixé dans le cadre du pacte national pour l’accès aux soins.
Une phase de préparation cruciale avant septembre
Le directeur départemental de l’ARS des Landes, Éric Jalran, insiste sur l’importance de la phase préparatoire : « Rien n’est plus contre-productif que d’envoyer des médecins sans savoir où les installer ». Un travail de concertation avec les élus et professionnels locaux est actuellement mené pour identifier les lieux d’accueil adaptés.
L’ARS prévoit également d’évaluer les besoins spécifiques de chaque territoire durant l’été. « Chaque communauté a ses propres attentes : médecins traitants, consultations non programmées, ou même projets avec des docteurs juniors », explique Éric Jalran.
Cette phase d’analyse permettra de définir précisément les modalités d’intervention des médecins volontaires et d’organiser l’infrastructure nécessaire à leur accueil.
Un dispositif qui pourrait évoluer vers l’obligation
Le dispositif fonctionne actuellement sur la base du volontariat. Cependant, des propositions de loi en discussion au Parlement pourraient lui conférer un caractère obligatoire à l’avenir.
Yannick Neuder reconnaît les limites de cette première approche : « Avec cette carte, on ne règle pas les déserts médicaux, puisque c’est 87 % du territoire national ». L’ambition est d’étendre progressivement cette mesure de solidarité à l’ensemble des zones sous-denses.
Les 151 zones prioritaires, majoritairement rurales, concernent environ deux millions de personnes sur le territoire national. La Nouvelle-Aquitaine compte 29 intercommunalités dans cette première sélection.
Le directeur départemental de l’ARS des Landes affiche sa détermination : « Je ne travaille pas pour des queues de cerises. Toute mon équipe est mobilisée pour que ces zones ne soient plus sur cette carte demain ». L’objectif est de faire remonter les indicateurs au-dessus des seuils critiques et d’éviter l’apparition de nouvelles zones rouges.
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