Canicule dans les Landes : le centre Paloume lance un appel d’urgence face à l’afflux d’oiseaux en détresse
Face aux températures extrêmes qui frappent les Landes depuis plusieurs jours, le centre de sauvegarde de la faune sauvage Paloume tire la sonnette d’alarme. L’établissement situé à Pouydesseaux fait face à un afflux massif d’oiseaux victimes de la canicule et lance un appel urgent aux bénévoles pour assurer les rapatriements d’animaux en détresse.
Des nids transformés en fournaises mortelles
Selon Delphine Grison, soigneuse au centre Paloume, les nids de martinets et d’hirondelles peuvent atteindre jusqu’à 60°C sous les toits surchauffés des habitations landaises. Cette situation critique pousse les oisillons à fuir leurs nids pour chercher de la fraîcheur, mais une fois au sol, ils ne peuvent plus être nourris par leurs parents.
Pour les martinets, cette situation constitue souvent une condamnation à mort. Ces oiseaux, autrefois nicheurs sur les falaises, ont dû s’adapter aux environnements urbains, une adaptation qui se révèle aujourd’hui dangereuse. Contrairement à d’autres espèces, aucune solution technique ne permet de recréer des nichoirs efficaces pour eux.
En quelques jours seulement, le centre a recueilli une trentaine d’oiseaux touchés par les fortes chaleurs, témoignant de l’ampleur du phénomène qui frappe la région.
Un phénomène qui dépasse les Landes
Cette situation critique n’est pas isolée aux Landes. Dans les Bouches-du-Rhône, le refuge de Pont de Gau en Camargue a dû cesser l’accueil de nouveaux pensionnaires, submergé par l’afflux de plus de 200 oiseaux en attente de soins. Le centre a notamment accueilli plus de 120 nouveaux pensionnaires, dont 40 uniquement pour la journée de dimanche.
Marine Vannier, responsable du parc ornithologique de Pont de Gau, explique que malgré cinq années d’expérience à la tête de la structure, elle n’avait jamais connu une telle situation. Les températures record, atteignant près de 41°C localement, transforment la région en véritable fournaise pour la faune.
Des gestes simples pour aider la faune
Pour les espèces comme les passereaux ou les tourterelles, des solutions existent. Delphine Grison conseille de mettre des coupelles d’eau en hauteur, à l’abri des prédateurs, notamment les chats, et de bien les désinfecter régulièrement pour éviter la prolifération de maladies.
Cependant, les spécialistes mettent en garde contre certains réflexes qui peuvent s’avérer fatals. Le centre Alca Torda rappelle qu’il ne faut pas donner à boire ou à manger à un animal sauvage en détresse sans diagnostic précis, au risque de provoquer un choc thermique ou d’aggraver son état.
Un réseau de bénévoles insuffisant
Le centre Paloume peut compter sur une vingtaine de bénévoles particulièrement actifs qui jouent les taxis pour rapatrier les animaux. Cependant, ce réseau reste insuffisant, notamment sur des secteurs comme la côte ou le Gers, où les animaux peuvent attendre jusqu’à 48 heures en clinique vétérinaire, faute de bénévoles disponibles.
Delphine Grison précise qu’il faut des personnes sur tout le territoire : au nord, au sud, à l’est et à l’ouest des Landes, mais aussi dans le Gers. Les missions consistent à rapatrier les animaux vers le centre ou vers des cliniques vétérinaires partenaires. Des points relais peuvent être proposés, notamment à Dax, pour éviter des trajets trop longs aux bénévoles.
Comment devenir bénévole
Les personnes souhaitant devenir bénévoles rapatrieur peuvent contacter le centre Paloume au 06 82 20 00 10. Il faut disposer d’une voiture, si possible climatisée, pour assurer le transport des animaux dans de bonnes conditions.
Cette canicule précoce, survenant en pleine période de reproduction, représente un défi majeur pour les centres de soins de la faune sauvage. L’engagement des bénévoles devient crucial pour sauver un maximum d’animaux victimes de ces températures exceptionnelles qui transforment leur habitat naturel en piège mortel.
Share this content: