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Le groupe Vinci demande une compensation massive
Le géant français de la construction Vinci réclame une compensation de 1,6 milliard d’euros au gouvernement français pour avoir abandonné le projet controversé de construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique. Le groupe Vinci, qui devait être le concessionnaire de cet aéroport, a confirmé cette information lors d’une audience devant le tribunal administratif de Nantes.
Pas de jugement avant deux semaines
Durant l’audience, deux affaires opposant Aéroports du Grand Ouest et ses principaux actionnaires à l’État ont été examinées. La somme demandée par Vinci s’élève à 1,6 milliard d’euros. Le tribunal devrait rendre son jugement dans environ deux semaines.
Un projet vieux de 50 ans
En janvier 2018, le gouvernement français avait décidé d’abandonner le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, un projet datant de près de cinquante ans qui a suscité de nombreuses controverses. L’abandon de ce projet a entraîné des difficultés pour la redistribution des terres situées dans la Zone d’aménagement différé (ZAD).
La société concessionnaire Aéroport du Grand Ouest, détenue à 85 % par Vinci, avait déjà réclamé des compensations de plusieurs centaines de millions d’euros. Élisabeth Borne, alors ministre des Transports, avait confirmé cette information.
Vinci gère douze aéroports en France et soixante-dix dans le monde entier
Le groupe Vinci exploite actuellement douze aéroports en France, dont Lyon-Saint Exupéry, Rennes Bretagne, Toulon-Hyères et Nantes-Atlantique, ainsi que soixante-dix aéroports à l’échelle mondiale selon son site officiel.
Une décision coûteuse pour l’État
La décision d’Emmanuel Macron et d’Édouard Philippe d’abandonner ce projet pourrait s’avérer très coûteuse pour l’État. En effet, cette décision allait à l’encontre de la promesse faite lors de la campagne présidentielle de 2017 et du vote favorable pour Notre-Dame-des-Landes lors du référendum lancé en 2016 par François Hollande auprès des électeurs des communes de Loire-Atlantique. De plus, près de 180 décisions judiciaires avaient été favorables à cet aéroport.
Des sommes jugées déraisonnables
Fin 2018, le Conseil d’État avait estimé que le montant demandé était déraisonnable, car Vinci n’avait investi que 9 millions d’euros dans le projet d’aéroport du Grand Ouest entre 2011 et 2018. Ceci entraîne un taux de rentabilité interne compris entre 65% et 73% sur sept ans, alors que la modélisation financière présentée dans le contrat de concession prévoyait un taux de 13,42%.
Le coût de la compensation
La compensation demandée par Vinci couvre la résiliation par l’État du contrat de concession pour les aéroports Nantes-Atlantique, Saint-Nazaire-Montoir, exploités par Vinci à l’époque, et pour l’ex-projet Notre-Dame-des-Landes que le groupe devait construire.
Pour rappel, le contrat de concession avait été signé fin 2010 entre l’État et le groupe Vinci et était entré en vigueur en juin 2011. La durée de la concession était prévue pour quarante ans. Les parties concernées attendent désormais la décision du tribunal administratif de Nantes, qui pourrait avoir des conséquences importantes pour l’État français et le groupe Vinci.