Des médecins généralistes volontaires déployés dans les Landes pour combattre les déserts médicaux dès septembre
Le ministère de la Santé a annoncé le déploiement de médecins généralistes volontaires dans 151 zones rouges identifiées comme prioritaires en matière d’accès aux soins. Dans le département des Landes, deux intercommunalités bénéficieront de ce dispositif dès septembre 2025.
Deux territoires landais classés en zone rouge
Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a présenté le 27 juin une cartographie recensant les territoires en grande difficulté médicale. Les communautés de communes Cœur Haute Landes et Landes d’Armagnac figurent parmi les zones retenues pour bénéficier du renfort de médecins généralistes.
Ces territoires ont été sélectionnés selon des critères multiples, comme l’explique Éric Jalran, directeur départemental de l’Agence Régionale de Santé (ARS) : « Ces zones sont rouges pour des raisons médicales, mais aussi sociales et de vulnérabilité distancielle. »
Un dispositif basé sur le volontariat médical
À partir de septembre 2025, des médecins généralistes interviendront dans ces zones sur la base du volontariat, jusqu’à deux jours par mois. Cette mobilisation nationale vise à améliorer l’accès aux soins dans les territoires les plus défavorisés.
L’ARS des Landes mène actuellement un travail de concertation avec les élus locaux et les professionnels de santé pour identifier les lieux d’accueil appropriés. Éric Jalran souligne l’importance de cette préparation : « Rien n’est plus contre-productif que d’envoyer des médecins sans savoir où les installer. »
Des statistiques préoccupantes justifiant l’intervention
Les deux zones landaises concernées présentent des indicateurs alarmants en matière d’accès aux soins. Les habitants de ces territoires bénéficient de moins de trois consultations médicales par an, un chiffre inférieur au seuil fixé dans le cadre du pacte national pour l’accès aux soins.
L’objectif du dispositif est de faire remonter ces statistiques au-dessus des seuils critiques et d’éviter l’apparition de nouvelles zones rouges dans le département.
Une phase d’évaluation des besoins prévue cet été
Avant le déploiement effectif des médecins volontaires, l’ARS souhaite procéder à une évaluation précise des besoins spécifiques de chaque territoire. « Chaque communauté a ses propres attentes : médecins traitants, consultations non programmées, ou même projets avec des docteurs juniors », précise le directeur départemental.
Cette phase d’analyse est programmée pour l’été 2025, permettant d’adapter le dispositif aux réalités locales de chaque intercommunalité.
Des interrogations sur la provenance des renforts
Si le principe de solidarité territoriale est privilégié, des questions demeurent sur l’origine des médecins volontaires. Le docteur Jean-Marcel Mourgues, vice-président de l’Ordre national des médecins et généraliste en Lot-et-Garonne, s’interroge sur la méthodologie : « D’où viendront les renforts de généralistes ? Des territoires voisins, à peine mieux dotés ? »
Cette préoccupation soulève l’enjeu de l’identification des « zones vertes » susceptibles de fournir des médecins sans compromettre leur propre offre de soins.
Un engagement ferme des autorités sanitaires
Malgré les défis organisationnels, Éric Jalran affiche sa détermination quant au respect du calendrier annoncé. Interrogé sur la faisabilité du déploiement dès septembre, il se montre confiant : « C’est l’ambition. Je ne peux pas vous dire quel médecin, ni combien, ni d’où il viendra, mais on fera tout pour que les indicateurs repassent au-dessus des seuils. »
Le directeur départemental conclut avec fermeté : « Je ne travaille pas pour des queues de cerises. Toute mon équipe est mobilisée pour que ces zones ne soient plus sur cette carte demain. »
Cette initiative s’inscrit dans une démarche nationale de lutte contre les déserts médicaux, touchant 151 territoires à travers la France, avec une représentation notable en Nouvelle-Aquitaine, particulièrement en Dordogne et en Lot-et-Garonne.
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