Retour des cyanobactéries dans les Landes : la qualité de l’eau en question pour les baigneurs
Les sites de baignade des Landes font face au retour des cyanobactéries, micro-organismes qui peuvent compromettre la sécurité sanitaire des eaux de loisirs. Cette problématique, qui avait déjà marqué l’été 2024, soulève des questions importantes sur la qualité de l’eau et la protection des baigneurs.
Fermeture temporaire à Parentis-en-Born
Le vendredi 20 juin 2025, la plage de Mouteou Pipiou à Parentis-en-Born a été interdite au public suite aux résultats d’analyses révélant une présence de cyanobactéries dans les eaux de baignade. Le site a pu rouvrir ses portes le mercredi 25 juin après de nouveaux contrôles.
Cette fermeture rappelle les difficultés rencontrées durant l’été 2024, lorsque les eaux de baignade de l’étang de Biscarrosse et Parentis avaient été touchées par la présence de cyanotoxines. Ces contaminations avaient entraîné l’interdiction de baignade pendant tout le mois d’août et la restriction de certaines activités nautiques.
Un phénomène complexe et multifactoriel
Selon Bernard Laylle, ingénieur du génie sanitaire responsable du département santé et environnement à l’ARS (Agence régionale de santé), et Loïc Bresteau, technicien sanitaire, les causes de prolifération des cyanobactéries sont multifactorielles. Plusieurs éléments favorisent leur développement :
- La présence de nutriments, notamment l’azote et le phosphore
- Les conditions d’ensoleillement
- Les facteurs météorologiques comme le vent et les courants
- La remontée possible de stocks de nutriments anciens contenus dans les vases
Les températures élevées, l’ensoleillement, un faible renouvellement d’eau et l’accumulation de sédiments suite à une insuffisance de vidange constituent également des facteurs aggravants.
Des micro-organismes essentiels mais potentiellement dangereux
Les cyanobactéries représentent 7 500 espèces qui font partie du phytoplancton. Comme l’expliquent les experts de l’ARS, ces bactéries sont à l’origine de l’oxygénation de la Terre et jouent un rôle fondamental dans l’écosystème. Seule une minorité d’entre elles est toxinogène, et c’est leur prolifération excessive qui pose problème.
Lorsqu’elles se multiplient anormalement, ces micro-organismes peuvent produire de grandes quantités de toxines provoquant divers troubles chez l’homme : irritations de la peau, des yeux et de la gorge, maux de ventre, nausées, vomissements, diarrhées, maux de tête, voire atteintes sévères du foie ou neurologiques.
Surveillance et contrôles renforcés
L’ARS Nouvelle-Aquitaine assure chaque année la surveillance de plus de 400 zones de baignade en eau douce et en eau de mer, en partenariat avec les collectivités locales et les gestionnaires privés. Ce contrôle saisonnier vise à prévenir les risques sanitaires pour les baigneurs.
La surveillance des cyanobactéries concerne exclusivement les baignades d’eaux douces, les eaux de mer n’étant pas affectées par ce phénomène. Les gestionnaires de sites doivent assurer une surveillance visuelle quotidienne pour détecter tout changement d’aspect, présence d’écumes ou d’algues.
En cas de détection de toxines avec dépassement des valeurs seuils, la baignade et les activités nautiques sont immédiatement interdites. La consommation de poissons est également déconseillée dans ces zones.
Une qualité d’eau globalement satisfaisante
Malgré ces épisodes ponctuels, la qualité des eaux de baignade en Nouvelle-Aquitaine demeure excellente. En 2024, 96,86 % des baignades contrôlées respectaient les exigences de qualité européennes, seules 1,93 % présentant une qualité insuffisante.
Les autorités sanitaires rappellent que l’objectif n’est pas d’éradiquer les cyanobactéries, indispensables à l’équilibre écologique, mais de limiter leur prolifération pour garantir la sécurité des usagers des sites de baignade.
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